Une pétition en ligne appelle à un « Nuremberg des médias ». Signée par « Michel Thierry », en voici le contenu :
« Depuis des années, les chaînes d’info en continu, polluent les cerveaux en diffusant 24h/24, un discours raciste et des fake-news, en désinformant sciemment et en organisant le lynchage médiatique des responsables politiques de gauche. Depuis le 7 octobre 2023, cette diarrhée nauséabonde s’est doublée d’accusations et de calomnies envers tous ceux qui revendiquaient un cessez-le-feu à Gaza et/ou qui exprimaient leur solidarité avec la cause palestinienne. Les conséquences sur la Société française sont manifestes et destructrices. Le racisme est libéré, le métier de journaliste est décrédibilisé et il devient impossible d’entendre les rares voix intelligentes au milieu du tumulte de relais zélés de cette propagande permanente. C’est le coeur même de la démocratie, la capacité de se positionner de manière consciente et raisonnée qui est menacée ainsi que la cohésion nationale. Il faudra donc tirer les enseignements de cette dérive en développant les pouvoirs de sanction de l’Arcom, et, au delà, rendre pénalement responsables, les diffuseurs (télés, radios, réseaux sociaux, etc) du contenu qu’ils transmettent. Enfin, la perspective d’un gouvernement de gauche rend plausible l’espoir d’ouvrir la phase de sanction des responsables de la situation actuelle.La présente pétition demande l’organisation d’un procès « Nuremberg » de l’information, dans lequel, l’ensemble des propriétaires de chaînes et de Presse, les responsables des réseaux sociaux, des rédactions, les journalistes, chroniqueurs, experts, etc, seraient renvoyés pour y être jugés pour leur responsabilité dans ce naufrage.« Il est incontestable que, « depuis des années, les chaînes d’info en continu, polluent les cerveaux en diffusant 24h/24 » : un petit nombre de chaînes de télévision proposent, prétendent, font semblant de proposer, « de l’information H24 » – alors que, la nuit venue, ces mêmes chaînes désertent la diffusion d’une « information en live », pour procéder à des rediffusions. Pour le reste du temps, le mode d’existence de ces chaînes est de se concentrer sur une sélection, très sévère, de sujets, et de se répéter, répéter, répéter. Sur un temps long, plusieurs heures d’antenne, les sujets traités sont très réduits – et ils le sont de manière très réductrice, comme par exemple une célèbre chaîne de télévision que nous ne nommerons pas ici, et qui a réussi l’exploit de parler d’Islam, des musulmans, pendant plus de 300 jours sur 365. Le constat est collectif, incontestable : ces chaînes, dont l’audience est à la fois très faible, mais également très élevée, en regard de leur production de principe, « l’information », ont mis leur temps de cerveau disponible au service de discours, en principe, interdits (le racisme), de la diffusion de fausses informations, rarement totales, souvent partielles, par un mélange de vrai et de faux, si typique des confusions et des confus. L’autre constat est que ces chaînes sont politiquement orientées : la plus célèbre, la plus caricaturale, est une machine d’extreme-droite au service de l’extreme-droite, mais les autres soutiennent l’oligarchie-ploutocratie en France, et, en regard de, maltraitent la pensée et les incarnations de la « gauche », opposée à cette logique politique. Le terme de « lynchage » n’est pas abusif, au regard de cette maltraitance, instituée. Et là encore, l’auteur de cette pétition a eu raison de constater que, après le 7 octobre 2023, les couches de ce millefeuille médiapolitique parisien ont été complétées par une nouvelle, avec des « accusations » et des « calomnies envers tous ceux qui revendiquaient un cessez-le-feu à Gaza et/ou qui exprimaient leur solidarité avec la cause palestinienne ». Une nouvelle étape dans la diffusion de « fausses informations » a été franchie, avec des violations répétées de la législation sur la diffamation publique. L’auteur pointe avec la raison la responsabilité de ces canaux monologiques avec des « conséquences sur la Société française » « manifestes et destructrices. Le racisme est libéré, le métier de journaliste est décrédibilisé et il devient impossible d’entendre les rares voix intelligentes au milieu du tumulte de relais zélés de cette propagande permanente ». Le nombre de propos racistes tenus par des milliers d’individus au quotidien dépasse autant les capacités du système judiciaire pour les percevoir et les mettre en cause, que les lois qui concernent le racisme, à l’évidence, obsolètes, parce que faibles : ou il ne coûte rien de tenir des propos racistes, ou il coûte peu, et il n’y a que des cas rarissimes pour que des individus récidivistes et condamnés à plusieurs reprises, soient emprisonnés. Autrement dit : une part réelle, supposée importante, de la législation française n’est pas respectée, du tout, ou principalement, et il ne se passe rien. Et des « médias » contribuent à cette situation, plutôt que d’aider à la contredire, à la limiter, à l’affaiblir.
Mais alors si les médias agissent ainsi, en lien avec des politiques publiques, est-il légitime de parler de « démocratie » pour la France ? Ici, nous avons traité à de nombreuses reprises, ce sujet, et nous y avons répondu négativement. Il y a belle lurette que, en effet, « la capacité de se positionner de manière consciente et raisonnée » est attaquée. Les réponses à donner à cette situation sont-elles à la hauteur des enjeux : l’ARCOM est-elle une institution légitime, qui doit être maintenu, « en développant les pouvoirs de sanction de l’Arcom, et, au delà, rendre pénalement responsables, les diffuseurs (télés, radios, réseaux sociaux, etc) du contenu qu’ils transmettent » ? Si la réponse est de développer les pouvoirs de sanction de l’ARCOM, cela implique que la politique permette que des médias comme ceux qui existent aujourd’hui continuent d’exister, et que l’action contre ceux-ci se situe en aval, et pas en amont. En outre, ces mêmes médias sont DEJA pénalement responsables, sans que cela permette de peser. Si, en effet, un « gouvernement de gauche » est le seul, susceptible « d’ouvrir la phase de sanction des responsables de la situation actuelle », rien ne le garantit, puisque tout dépendra de la composition de cette « gauche », de la volonté de gouvernants – SI NOUS NOUS SITUONS dans le cadre actuel. Or c’est ce cadre, les lois qui permettent la propriété privée, lucrative, de tels médias par des oligarques ou des grandes entreprises, qu’il faut contester. La « sanction » principale viendra de la transformation de ces médias, en médias citoyens, contrôlés par les citoyens. C’est dans sa dernière phrase que le titre de la pétition trouve sa confirmation et sa justification : il faudrait organiser un « procès de Nuremberg » sur « l’information », pour mettre en cause les agents et les complices, de haut niveau, d’une propagande criminelle. Or c’est précisément ce qu’il faut expliquer et argumenter que la pétition en question n’énonce pas : est-il possible de parler d’une propagande criminelle, et si oui, comment, pourquoi ? Le « procès de Nuremberg » intervient APRES UNE GUERRE, après qu’il y ait eu des victimes et des dégâts, à l’échelle européenne, en partie planétaire. La propagande nazie fut, d’ailleurs, également visée par ce procès. Mais faut-il attendre une situation d’évidence, et catastrophique, pour engager un processus politique et juridique contre des propagandistes ? La célèbre mais méconnue « Charte de Munich », interdit DEJA à tout professionnel « de l’information », à tout « média », de faire de la propagande (article 9 des devoirs). Le seul respect de ce principe conduit, dès maintenant, à CHANGER les médias existants : il y a plus de sérieux et de probité, intellectuelle, politique, sur un tel blog que sur tant de « médias » qui diffusent diverses propagandes, dont il est aisé à démontrer qu’elles sont, des propagandes. Autrement dit, si cette pétition a du sens, paraît être portée par une belle et juste intention, elle renvoie aux éventuelles calendes grecques, une action de fond, une action fondamentale. Or c’est dès maintenant que nous devons agir, y compris si nous voulons peser sur ces médias, dans la mesure où certains n’hésitent pas à apporter leur contribution à la préparation d’une nouvelle et réelle guerre mondiale, susceptible de conduire l’Humanité à sa disparition totale ou quasi totale.
Analyse très pertinente.
« Nuremberg » renvoie évidemment à l’après-guerre mais vise ici à agir comme un signal d’alarme puisque nous sommes déjà dans la phase de la propagande contre l’ennemi désigné « bouc-émissaire », le musulman ayant pris la place du juif des années 30-45. Nous avons le génocide en cours sous nos yeux, contre une Shoah soit-disant invisible à l’époque, pour le grand public.
Et surtout nous sommes en guerre, CONTRE le racisme, l’apologie de la violence d’extrême droite, la « fantasmisation » d’une société de non-droit, le risque de basculer dans un nouvel épisode de fascisme.
L’allusion au Nuremberg de 1945, qui était une sorte de règlement de comptes post-massacre, doit servir à comprendre l’urgence d’empêcher un désastre identique de se produire, quelles qu’en soient la forme et les modalités.
Certains hurlent à la censure, mais aurait-on dû censurer Goebbels si on l’avait pu? 40 millions de morts, dont 6 millions de juifs, attendent notre réponse.